mercredi 4 décembre 2013

Bonjour à tous!

Dans cet article, je vais essayer de vous raconter toutes les excursions, les découvertes, les nouvelles de ces derniers mois car depuis j'ai déjà bien voyagé à travers cette belle île.
Je me rends compte que je suis très en retard...

Tout d'abord, début mai pour le week-end de l'Ascension, je suis partie à Mantasoa avec Adeline, une de mes nouvelles collègues. 
Mantasoa est une destination bien agréable pour le temps d'un week-end située à 50 km de Tana.
Nous avons donc pris le taxi-brousse pour nous y rendre. Nous avons logé dans un petit bungalow au "Chalet", propriétaire Suisse! Et, nous avons fait de grandes ballades autour du lac artificiel et découvert l'histoire de ce lieu où Jean LABORDE a laissé des traces (architecture, maison, tombeau).
Ce week-end prolongé fut bien agréable où nous avons fait un bain de grands espaces, de nature, de pureté.



Ensuite, j'ai attendu la visite d'Aline et Arnaud venant de Besançon, arrivés à Tana le vendredi 28 juin pour 3 semaines. Leur visite tombait à pique car le cafard s'est fait sentir en juin entre les 2 ans de mon filleul David, les 5 ans de ma filleule Zoé, les 40 ans de mon frère et le départ définitif de deux amies chères de Madagascar, Anne-Cécile et Anne.
Quel bonheur de les accueillir, de les retrouver et de pouvoir passer des moments ensemble!
Je leur laisse la parole pour vous raconter nos aventures :

"Juin 2013 … Et si on faisait un p’tit coucou à Aude… C’est parti  pour notre aventure malgache !
Quelques mots pour partager notre périple chez la « wasa-gas ». C’est ainsi que les malgaches surnomment Aude avec le sourire, surpris de voir une blanche aussi bien parler malgache !
Même si l’amitié n’a pas de frontière, les aléas politiques ont maintenu le suspense du départ jusqu’au dernier moment…et puis... On s’est lancé et on a décidé de s’envoler !
Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre, un bon moyen de savourer les découvertes !
C’est avec beaucoup d’émotions que nous avons retrouvé Aude et je mesure, dès la 1ère traversée de Tana qu’il lui aura fallu beaucoup de cran et de courage pour s’adapter à cette vie ! 
Pour être honnête ma 1ère impression de la ville : « c’est pire que Delhi », impressionnée par les 1ères images qui défilent vues du taxi. Chaleur étouffante (et c’est l’hiver), beaucoup de pollution, peu voire pas de quartiers développés, donc aucune comparaison avec les capitales vues auparavant. Des marchés partout le long des rues où adultes et enfants vendent de « tout et n’importe quoi » : des bouteilles en verre vides, des miroirs, des balais, des chaussures usagées... Ça grouille !
Nous approchons du quartier où vit Aude, plus en  retrait, c’est aussi assez pauvre, des enfants en guenilles, des femmes réunies autour du lavoir mais tous ont le sourire. Cette pauvreté, je l’ai déjà aperçue mais il faut toujours un temps pour s’acclimater. De plus, ce voyage est une visite à une amie ; mon regard n’est donc pas le même car je me dis que ce contexte est son quotidien…alors je comprends ses moments de doute et l’engagement envers sa mission qui donne le sens à sa présence ici.
Passées ces 1ères impressions et une bonne sieste, nous profitons de ces retrouvailles à l’autre bout du monde et nous nous organisons pour le départ vers l’ouest du pays, dès le lendemain : « quittons la ville ».

Sur la route, entre Antsirabe et Miandrivazo

Nous partons pour une semaine d’escapade avec Aude pour découvrir une partie de « l’île rouge » (en référence à la couleur de la terre) plus sauvage et loin de la civilisation.


 
Au programme : descente du fleuve « la Tsiribihina » en pirogue pendant 3 jours, villages de pêcheurs, cascades dignes de Tahiti (enfin comme dans la pub car on n’a pas été vérifier), nuits à la belle étoile sur des plages de sable, danses autour du feu avec les enfants du village voisins et levers de soleil sur les rizières qui sont omniprésentes dans le paysage...

Le soir, en bivouac, au bord de la Tsiribihina...

 

Nous traversons des paysages magnifiques et variés allant de la savane à la jungle. C’est également un zoo à ciel ouvert : lémuriens, crocodiles, zébus, chauve-souris…et bien d’autres animaux rampants et volants.


Ce fût une parenthèse incroyable, loin de tout, à laisser glisser le temps en contemplant le décor ou « l’éloge de la lenteur ».

 


Puis nous prenons le 4x4 pour la découverte des Tsingy : des formations rocheuses vieilles de 120 millions d’années.



Notre périple se termine par le coucher de soleil sur l’allée des Baobabs…incroyable.
Grosse discussion qui fait encore débat : quel est le plus beau ? La roche inerte avec son côté éternel ou les baobabs vivants et majestueux…



Nous étions accompagnés d’un guide, de piroguiers et de 6 autres touristes. Nous avons mangé, dansé, « pirogué », parlé … bref vécu à la malgache de façon privilégiée.

 
Notre groupe d'enfer : Adrien, Raquel, Alice, Enrique, Greg, Laza, David, Aline et Arnaud

Mention spéciale pour notre dernière soirée « chez Jean le Rasta » avec concert reggae du guide et de son groupe, "instrus" africains, de quoi goûter l’ambiance festive des locaux….agrémentée des spécialités du bar….ben du rhum bien sûr….au coco, au citron, au baobab, à la menthe….et la spécialité « le poubelle »…il faut goûter à tout c’est une question de savoir vivre !
Puis, le retour, rien qu’une journée et demie de taxi brousse pour faire 500 km, presque plus long que pour faire Paris-Mada…nous avons même testé le convoi de nuit, pour éviter d’être attaqué, ce qui nous rappelle aux réalités du pays.

   Dernier jour : Petite virée en vélo pousse-pousse à Antsirabe

Halte d’une nuit à Tana, histoire de refaire nos sacs pour notre prochaine destination l’île Sainte Marie, mais en amoureux cette fois sans Aude qui doit reprendre le travail. Le lendemain, direction Tamatave, étape obligatoire pour prendre le bateau pour Sainte Marie. Nous sommes accueillis par Denise, une amie d’Aude qui s’est gentiment proposée pour nous faire découvrir la ville. Finalement, nous y resterons 2 jours, bloqués par une grosse marée. La traversée est réputée dangereuse, les habitants nous racontent très volontiers l’histoire des différents accidents entrainant des morts... décidemment, les transports malgaches nous obligent au  « Mora Mora » ou « tranquille tranquille » ... rythme emblématique de la culture.
Enfin la terre promise, nous découvrons l’île Sainte Marie : une île authentique. Plages de rêves où la vie s’écoule au rythme de la pêche, de la cueillette et des taxis brousses toujours en panne, ici on a le temps ! 
La moitié de l’île ne dispose pas de route… Une semaine de farniente, rythmée par des balades à vélo, la découverte de la faune et la flore, massage, et l’incontournable sortie baleine !!
Juste de quoi vous donner le goût car le reste on le garde pour nous…il n’y a plus qu’à garder bien en tête tous ces bons moments vécus.

Les Amoureux de l'île Ste Marie...
 
Le retour se passe sans heurt (pour une fois !) et la dernière journée avant notre départ est consacrée à la découverte de l’association où Aude travaille ainsi qu’à la rencontre de ses partenaires, des enfants, de ses collègues, bref de son quotidien. Un gros décalage après Ste Marie !
Taxi B « de ville », de quoi bien se réveiller, avec ce petit jeu de chaise musicale ! Aude nous emmène à « 67 Hectares », les bas quartiers de Tana, où nous découvrons une réalité….difficile, après trois semaines de tourisme ! Un chiffre significatif, seul 30% des enfants sont scolarisés !! Les autres sont donc dans le quartier…pris en charge par la communauté ! Une des associations dont s’occupe Aude donne des repas à une 100aine d’enfants non scolarisés !
Cette journée nous permet de toucher du doigt ce que signifie les besoins élémentaires et permet de mesurer que l’éducation est une chance!
Pour conclure, une phrase de la responsable d’Aude nous revient en tête : « pour pouvoir vivre dans ce pays, il faut avant tout y voir la rencontre d’une personne plutôt que la pauvreté ».
Nous remercions Aude pour son accueil, sans qui jamais, nous ne nous serions aventurés dans ce ptit bout du monde…qui nous a charmé par ses richesses de paysages variés, et d’une telle authenticité !!
Comme je dis souvent « une belle rencontre » !"

Un grand merci à Aline et Arnaud de nous avoir fait partager leur regard sur ce beau pays!

Je reprends la parole.
Ensuite pour le week-end du 15 août, je suis partie à Mahajunga pour 5 jours dont 2 jours de taxi-brousse! Mais, quand on passe 3 jours sur place en bord de mer avec le soleil, on oublie vite la longueur des transports! Je suis partie avec mes 2 nouvelles collègues volontaires d'Asmae, Adeline, Clémentine et son copain Nicolas. 
Mahajunga est une ville très agréable et cosmopolite. Elle abrite la plus forte communauté musulmane de Madagascar et est le point de rencontre des marins comoriens et sakalava, ainsi que d'une importante communauté de commerçants indiens et pakistanais. C'est également une destination prisée des malgaches pour leurs vacances d'août. Nous avons donc été plongés dans l'ambiance de la plage, de la ville et avons goûté les spécialités : masikita (brochettes de zébu), brochettes de poissons et de crevettes, poisson frit, glace, jus naturel, bonbons et noix de coco...tout au long de notre séjour! 
C'était un week-end très réussi où nous avons bien ri, chanté et joué au tarot à la playa!

Adeline, Nico, Clémentine, Aude et les Glaces de Chez Miguel...


Du 4 au 7 septembre, j'y suis retournée mais dans le cadre de mon travail pour rejoindre un partenaire d'Asmae, Manda, en colonie de vacances! Deux volontaires françaises, Marie-Claire et Anne-Flore faisaient partie de l'équipe dans le cadre des chantiers internationaux de solidarité Asmae. J'ai beaucoup apprécié de retrouver cette équipe et les enfants des rues qu'ils prennent en charge dans un lieu extérieur à Tana. Nous avons partagé d'agréables moments pendant les activités proposées : plage, ballades, jeux, chant, danse...et avons fait également davantage connaissance.


Voilà, c'est déjà pas mal mais je n'ai pas encore tout raconté! Je vous donne tout de même quelques nouvelles en vrac :

- Du 30 décembre jusqu'au 16 janvier, j'aurai la visite de Laetitia venant de Paris. Nous nous sommes rencontrées en mission au Togo en septembre 2010, cela crée des liens entre chef!!!!
- Le 1er tour des élections s'est déroulé le vendredi 25 octobre. Un bras de fer est engagé entre Robinson et Hery, l'un est le poulain de l'ancien président Ravalomanana et l'autre celui du président actuel de la transition Rajoelina. On ne sait pas à quoi s'attendre mais on s'y prépare!
- En ce moment, je me sens en décalage avec mon Haut-Doubs natal où il a commencé à neiger! Ici, c'est l'été avec l'installation de la saison des pluies! Les habits d'été sont de sortie mais aussi les accessoires adaptés : chaussures, cape!
- Les litchis sont de saison et c'est un délice!!!!
- Malgré une vie bien remplie et riche en tout genre, vous me manquez tous! On n'oublie pas ses origines, sa famille, ses amis. Dans 5 mois, je serai de retour en France, pour Pâques, fin avril. Que le temps passe vite mais je suis bien décidée à profiter au maximum de ces derniers mois à Madagascar!
- J'ai eu le plaisir d'accueillir mes parents chez moi à Antananarivo. Nous avons vécu des moments exceptionnels, riche en partage et découverte! Nous avons voyagé dans le nord de l'île de Tana à Diego, à Ramena, à Ankarana, à Nosy Be, quelle aventure! Je vous conterai prochainement ce voyage avec eux, en attendant, je vous laisse une photo de nous :


mardi 27 août 2013

Plus de 16 mois de vie à Madagasikara...

Les articles se sont plus espacés mais l'aventure continue à Mada avec une vie toujours aussi remplie!

Ma mission se poursuit toujours aussi bien. Elle a pris une toute autre dimension après plus d'un an sur le terrain! J'ai pris mes marques, une réelle relation de confiance s'est installée avec les partenaires et les animateurs sociaux. On est rentré dans le vif du sujet de l'Accompagnement Familial!
L'apprentissage est davantage concret avec une formation qui se poursuit de façon individuelle et collective avec les Mises En Réseau (MER). Je vois vraiment les animateurs sociaux évoluer dans leur pratique, se poser des questions, cheminer. Ils ont envie d'apprendre, de progresser. 
Bien souvent, je n'avais pas imaginé que l'on pouvait arriver à un tel niveau de réflexion! Les thématiques que nous avons déjà abordées sont la définition de l'Accompagnement Familial et des mots comme assistanat et autonomie, la responsabilité parentale, les techniques et attitudes professionnelles, les critères de vulnérabilité d'un enfant victime de pauvreté...
Juillet est la fin d'une année scolaire avec les enfants et d'accompagnement de leurs familles. Les mois d'août et septembre sont donc souvent une période de vacances pour les partenaires. Mais, aussi, une période d'activités, colonie avec les enfants ou de formation entre professionnels.
Ces deux mois vont donc être plus calmes pour moi concernant le travail sur le terrain avec les partenaires. Mais, je vais en profiter pour me poser au bureau, poursuivre les recherches, améliorer mes outils de travail, en créer de nouveaux...

Vous l'avez compris, je vais bien. Je me sens à l'aise, dans mon élément et surtout j'apprends chaque jour énormément ; Quelle richesse de vie!
Depuis tant de mois, vous vous en doutez, j'ai beaucoup de choses à vous raconter!
Pour cette fois, j'avais envie de vous partager un article que j'ai commencé à écrire tout au début de mon arrivée à Madagascar. 
Je voulais vous partager mon regard posé sur cette ville appelée Antananarivo, Tana :


Tana, la ville de toutes les extrêmes...

Tana avec sa misère qui se perçoit, se sent, se voit dans les rues, sur les trottoirs, sur les murs, au fond du regard de ses habitants...
Quartier Mananjara

Tana avec ces gros 4X4 bien brillants et luxueux, croisant des charrettes tirées par des zébus ou par des hommes avec de gros chargements, ou des voitures très anciennes comme les Taxis que l'on ne croyait plus exister, en fin de courses mais qui roulent en désespoir de cause...


Tana avec ces buildings tous neufs qui t'amènent à te dire est-ce que je suis réellement à Mada? à côté de petites cahutes faites de bois, de carton, de plastique, de briques représentant le foyer d'une famille bien souvent nombreuse...

Quartier 67 Hectares

Tana et ses enfants dans la rue qui sont souvent seuls, sales, qui te regardent, te tendent la main pour te dire "vola" (argent) à toi le "vahza" (l'étranger) et là toutes sortes de sentiments te traversent...

Tana avec ses multiples couleurs au niveau des vêtements, des façades publicitaires, des voitures, des visages qui mettent en évidence un métissage très varié allant du malgache asiatique à celui d'africain où le sourire est souvent présent sur leur visage...

Tana et ses odeurs, ses ordures qui en disent beaucoup, se confondent et se mélangent avec mon parfum, "La vie est belle" de Lancôme...

Quartier Mananjara

Tana et ses Taxi Be (bus), mode de transport en commun que la majorité des habitants prennent. 
C'est une réelle aventure de le pratiquer au quotidien où le mouvement de la vie de cette ville se perçoit sans aucun doute... 
Tout s'articule au moment de chaque arrêt où là, le jeu du siège musical se met en scène géré par un Receveur. Il est important de s'adapter, de se plier, d'être souple, de pousser et de ne pas hésiter à s'asseoir là où on vous le demande car ne vous inquiétez pas, cela va passer! Mais, oui, ça passe sauf qu'il faut jouer d'astuces sur la façon de s'asseoir, au bout ou au fond du siège, du côté droit ou gauche. 
C'est là que votre morphologie vous revient en tête, avec votre 1m73, vos grandes jambes, vos hanches et vos épaules bien dessinées...

Tana et sa circulation continuellement embouteillée et polluée mais quelquefois, la luminosité et ses couchers de soleil nous font découvrir un paysage extraordinaire...

Coucher de soleil chez nous, dans notre quartier, Alarobia

Tana et son marché géant où tu vas trouver de tout, n'importe où, à tous les coins de rue, même des choses que tu n'avais pas imaginé! Du neuf, de l'occasion, aux choses en mauvais état mais en tout cas, tout est utile, se resserre et a une deuxième vie. Il existe même le marché aux ordures! C'est également une ville où tu peux faire de bonnes affaires aux fripes, t'acheter une brosse à dent sur le bord de la rue, un balai multicolore, une multiprise, un cahier, des cacahuètes, des enveloppes, des bananes.... Il existe même des pas de porte prénommé :

Au centre ville, à Analakely

Je ne peux que vous dire que quand j'ai débarqué dans cette ville, j'ai été choquée, surprise, touchée, bousculée... Il y a eu beaucoup de moments où cette ville m'agressait, me faisait mal.
J'ai mis du temps à m'adapter et il y a encore des images que je ne peux pas accepter.
Mais, je pense que cette pauvreté me renvoyait des choses à moi, dans ma carcasse de blanche, au très fond de ma sensibilité...
Aujourd'hui, avec du recul, je pense que je pose un autre regard sur Tana car je commence à la connaître et à presque l'apprécier à certains moments. J'aime beaucoup m'y balader le dimanche. L'ambiance est plus calme, les habitants vont à la messe, se retrouvent en famille et les Taxi Be sont moins encombrés!

Toutefois, je pense que dans la Pauvreté, on y trouve de la Richesse. Je me dis souvent que j'ai beaucoup de chance d'accompagner les animateurs sociaux sur le terrain, dans ces bas quartiers, sans eux et sans Faniry, traductrice-interprète à Asmae, je n'y serais jamais allée.
Et, à chaque fois, nous avons toujours été accueillis avec le sourire dans ces nombreuses petites habitations où bien souvent, on me laissait la plus belle chaise. Quel accueil! Ces personnes sont contentes qu'on leur rende visite et que l'on vienne partager leur quotidien. 

Marie, petite dame, tenant un petit commerce à 67 Hectares avec qui j'ai sympathisé

Je sais que ce texte sur Tana est très fort mais c'est la réalité du peuple malgache! 
J'ai mis du temps à l'éditer car je pense que j'avais besoin de digérer ces images et que mon regard évolue. 

Madagascar est un pays sous-développé en crise depuis 2009. Une crise à la fois politique et économique qui paupérise d'année en année le pays et qui fait souffrir son peuple. La chanson de Tiken Jah Fakoly, "Mon pays va mal", chanteur de reggae de Côte d'Ivoire, me vient souvent en tête...
Mais malgré tout, la vie continue à Madagascar. Ces habitants se mettent en mouvement chaque jour, se lèvent tôt pour aller gagner de l'argent pour nourrir leur famille. Quand je traverse ces bas quartiers, j'ai l'impression d'être dans une fourmilière, tellement ça bouge!
Et, quelle résistance dans le temps et résilience dans la difficulté, l'effort. Quel peuple pacifique face à ces injustices mais jusqu'à quand ce pays va continuer à se dégrader devant nos yeux?
Actuellement, le président actuel, Andry RAJOELINA, est de transition et a accédé au pouvoir suite à un coup d'état en 2009. En attendant, les élections n'ont toujours pas eu lieu. Elles étaient prévues pour fin juillet sauf, que certaines candidatures étaient considérées illégales et ont été dernièrement rejetées par la Commission Internationale. Bref, je vous avoue que c'est compliqué et j'ai souvent du mal à suivre! Ces évènements politiques peuvent avoir tout de même des répercussions sur notre sécurité. Du coup, on fait très attention, on suit bien le indications du Consulat de France et on s'adapte! Mais, ne vous inquiétez pas, ces règles de conduite font partie de la vie d'un expatrié à l'étranger lorsque le gouvernement est instable!

J'aurais encore beaucoup de choses à vous raconter mais la suite des aventures sera dans un prochain épisode. En attendant, je vais tout de même vous donner des nouvelles en vrac :

- Ma colocataire, Marine, revient à Madagascar ce dimanche 1er septembre après 6 semaines de vacances en France!
- Aline et Arnaud, mes amis de Besançon sont bien venus me rendre visite du 28 juin au 19 juillet. Nous avons vécu des moments forts de partage et d'émotions! Et, nous avons eu la chance de voyager ensemble début juillet dans l'ouest de l'île!
- Mes parents arriveront le 23 octobre pour 3 semaines et nous avons prévu d'aller voyager dans le nord de l'île! J'ai hâte de les accueillir chez moi à Madagasikara...


Avec Aline, un soir de juillet, en bivouac, sur les bords de la Tsiribihina...

dimanche 28 avril 2013

12 mois de vie à Mada! J'ai fêté mes un an le 23 avril dernier, déjà, que le temps passe vite…

Je pense que vous attendiez tous ce nouvel article avec impatience. Le dernier date du mois de novembre, beaucoup de choses à raconter…

Tout d’abord, mes vacances passées en France du 23 décembre 2012 au 11 janvier 2013. 
De belles retrouvailles sous le signe de la famille, de l’amitié, du partage, du bonheur d’être ensemble et de fêter Noël et Nouvel An!
De nouveau, je vous remercie tous pour tous ces moments précieux passés avec vous, votre accueil, vos sourires, votre écoute, nos échanges et votre présence.
Je savais que je n’allais pas pouvoir voir tout le monde, je m’y étais préparée. Sincèrement, je suis désolée pour ceux que je n’ai pas pu voir, vraiment le cœur y était...

Je suis repartie à Mada, le cœur serré de vous quitter mais avec l’envie de poursuivre ma mission à Tana. Pendant mon séjour, j’ai réalisé que ma vie était bien ici et que je m’étais attachée au peuple malgache.
Comme je rentrerai en France à la fin de ma mission soit à partir de mai 2014, vous avez donc le temps de faire un tour au bout du monde!
Alors, si vous avez envie de venir me rendre visite et de voyager par la même occasion, vous êtes les bienvenus! Je serai très heureuse de vous accueillir chez moi, de vous faire découvrir mon quotidien et cette île magnifique qui vaut le détour.

Mon retour à Mada s’est plutôt bien passé. J’étais contente de rentrer car je savais que des personnes m’attendaient : mes collègues, les partenaires avec qui je travaille, mes amis, mes colocs.
Et surtout, je suis partie avec le souhait de profiter de cette vie qui s’offre à moi, la chance de vivre à l’étranger et d’œuvrer dans un projet de solidarité avec Asmae!
Je suis également revenue avec l’envie de m’efforcer à poser un regard différent sur ma vie à Mada : la misère, la pauvreté, mon intégration, l’interculturalité, la différence…
Je me rend compte que c'est le contact avec les enfants, leur sourire qui me font vibrer et avancer.

Une photo prise avec Sarobidy à la sortie parents-enfants le 25 avril avec Kozama Eveil

Je côtoie de dures réalités au quotidien mais je poursuis mon chemin, ma mission pour Asmae qui devient de plus en plus passionnante. Effectivement, dès mon arrivée au travail, le rythme s’est accéléré avec la préparation des futures mises en réseau (MER) auprès des partenaires, prévues en janvier et la reprise de la formation individuelle sur le terrain. Les MER sont des formations que je prépare et donne à la fois aux directions et aux animateurs sociaux sur la thématique de l’Accompagnement Familial de 1 à 2 fois par mois. Très rapidement, je me suis rendue compte que cela me plaisait beaucoup d’organiser ces formations, de faire des recherches multiples et d’animer un groupe.
Et, quelle richesse dans les échanges et les remarques de ces participants qui interviennent au quotidien auprès de familles et enfants en grande précarité. Ils ont envie d'avancer, de réfléchir à leur action afin d'améliorer la vie des familles déshéritées.
En avril, j'ai organisé deux jours de MER avec un groupe de 15 à 20 personnes réunissant plusieurs acteurs de Tana oeuvrant dans l'accompagnement familial.


Je suis heureuse de commencer à toucher du doigt les raisons et les motivations pour lesquelles je suis partie vivre à l'étranger en tant que volontaire de solidarité avec Asmae. Malgré les conditions de vie difficiles à Tana, ma mission fait le contre-poids. Je prends plaisir à mon action, je me sens utile, à l'aise et dans mon élément.

Revenons un peu à mes occupations et d'autres découvertes en dehors de ma mission :
En janvier, les deux week-ends suivants mon retour furent l’occasion pour moi de fêter mon anniversaire à l’étranger. 
La nuit du 19 au 20 janvier, je l’ai passé en boîte de nuit en dansant sur de la bonne musique et à minuit, j’ai eu droit à des bisous des amis qui m'accompagnaient!
Et, le week-end suivant, nous nous sommes retrouvés à la maison avec une bonne bouteille de vin jaune du Jura, d’un côte du Rhône, de saucisses de Morteau et de roesti! Toutes ces bonnes choses faisaient partie de ma valise à mon retour de Franche-Comté!
Bref, un anniversaire réussi à Mada avec de fortes pensées et des messages multiples reçus de vous tous de France ou d'ailleurs. J’en profite pour vous remercier tous une nouvelle fois de vos délicates attentions.

Certains samedis, je continue à participer aux randonnées organisées sur une journée par l'Office du Tourisme de Tana qui s'appelle Ortana. C'est l'occasion de découvrir les alentours de la ville, la région d'Analamanga :

- 19 janvier : Ambatomanga.


- 9 février : Ikopa, sortie en canoë.


- 16 mars : Ambohimanga, colline sacrée, nouvel an traditionnel malgache.


- 13 avril : Ambatolampy, sortie en train.


- 27 avril : Ambohimarina.


Vraiment, ces sorties en randonnée sont exceptionnelles et me font un bien fou! Elles me permettent de sortir de la ville de Tana, de m'oxygéner, de passer du bon temps avec mes amis et de découvrir la culture malgache. Je mets une priorité à y participer car cela contribue à un équilibre de vie pour moi.
N'oublions pas que je suis issue de la campagne, de la montagne, des sapins, des paysages verts, de l'air pur du Haut-Doubs!

Dès mon retour en janvier, je me suis attelée à la recherche d'un nouveau lieu de vie. Cela faisait quelques mois que le projet mûrissait en moi. J'ai toujours su que la colocation à 4 personnes n'allait pas me convenir dans le temps. Cette expérience de vie pendant 9 mois fut très intéressante et s'est bien passée. Mais, j'aspirais à vivre à mon rythme et à me sentir plus chez moi. Avec Marine, nous avons décider de vivre en colocation à deux et nous avons donc engagé les démarches.
Marine est une amie que j'ai rencontrée au week-end des volontaires en juin 2012 et nous sommes parties ensemble en vacances en août sur l'Ile St Marie. Elle est volontaire du DEFAP (organisme protestant) et enseigne le français dans un collège à Ivatoa. En France, elle est professeur d'histoire. Sa mission a été renouvelée jusqu'en juillet 2014. Je vous présente ma nouvelle colocataire, Marine avec nos propriétaires et leurs deux filles :


Nous avons donc trouvé un logement à l'Alarobia et emménagé le samedi 23 février. C'est un quartier résidentiel malgache. Nous vivons dans un appartement au 1er étage d'une maison où le propriétaire habite au rez-de-chaussée avec sa famille. On s'y sent bien! Nous sommes plus loin du centre ville et avons plus de temps de trajets, mais avons plus la sensation de couper le soir et le week-end ; moins de bruit et de voitures, impression d'être un tout petit peu à la campagne...
Et, nous vivons au rythme des sons du quartier : le coq qui chante le matin, la cloche de la messe qui sonne, les enfants qui jouent dans le quartier, les femmes malgaches qui viennent laver leur linge au bassin, les habitants qui vont chercher leur eau, les chiens qui aboient, les chorales du quartier qui répètent leurs chants...
Voici quelques photos de notre nouveau lieu de vie :

La maison jaune de La Poste où nous vivons au 1er étage avec un petit balcon qui fait tout le tour de l'appartement

Notre grand séjour, salon, salle à manger donnant sur une porte vitrée

Notre agréable cuisine américaine couleur anis

Notre salle de bains, WC

Nous n'avons pas de gardien mais une petite grotte en hommage à la Vierge St Marie qui je pense nous protège d'autant plus...

Ma chambre

Notre soirée de crémaillère du 20 avril

Je pense avoir fait le point de ces 6 derniers mois.
Pour résumer, je vais bien et je me sens bien là où je vis pour l'instant. Dans un an, ma mission sera terminée à Tana mais je commence à me projeter pour la suite, à penser à d'autres projets...

Il y a quelques temps, j'ai eu deux bonnes nouvelles qui ont réchauffé mon coeur : 2 visites annoncées à Mada! Mon amie Aline et son copain Arnaud arriveront fin juin pour 3 semaines et mes parents pour fin octobre pour 3 semaines également. Je vais pouvoir prendre des congés afin de partager mon quotidien et voyager avec eux dans cette grande île. C'est une grande joie de savoir qu'ils seront bientôt là à mes côtés à Madagascar!

Mi-février, j'ai également eu le plaisir d'accueillir le temps d'un jour sur un week-end un cousin et une cousine de mon papa et leur famille. Nous avons été très heureux de partager un moment ensemble avant qu'ils repartent dans le nord de l'île.

J'espère que ce nouvel article vous trouvera tous en forme ainsi que vos familles respectives.
J'ai cru comprendre que l'hiver a été bien rude en France et que le soleil vous a bien manqué!
Je souhaite qu'il revienne en ce temps de printemps et vous donne la pêche!
Prenez soin de vous tous. Je pense bien à vous tous et je vous embrasse bien fort.
Je vous envoie mon sourire accompagné d'un rayon de soleil de Madagascar...